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Après le premier succès de la mobilisation le 17 février (des centaines d’établissements fermés), associations et syndicats, représentant les familles, les professionnels de la petite enfance et de l’Education nationale réunis dans le collectif « Pas de bébés à la consigne »*, ont appelé hier jeudi 11 mars 2010 à une journée nationale d’action et de grève pour exiger un véritable plan d’urgence pour un accueil de qualité de la petite enfance...pour voir le site cliquez sur le logo suivant:
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Lu dans le journal 'L'EXPRES

Des centaines de crèches font portes closes ce jeudi. A l'appel du collectif "Pas de bébés à la consigne", les professionnels de la petite enfance se mobilisent  pour exiger un accueil de qualité pour les tout petits. Les explications de Christophe Harnois, du syndicat Unsa petite enfance.

Pourquoi manifestez-vous aujourd'hui?

Nous sommes très inquiets de la politique du gouvernement vis-à-vis de la petite enfance. On assiste à un désengagement complet de l'Etat sur le secteur. On aura la preuve avec le projet de décret qui assouplit la réglementation sur l'accueil des tout petits dans les crèches.

Nous exigeons depuis un an du gouvernement qu'il retire ce décret. Mais plutôt que de dialoguer avec les professionnels de la petite enfance, le gouvernement préfère les mépriser.

Que reprochez-vous à ce projet de décret?

Ce projet de décret abaisse de 50 à 40% le seuil de personnel "qualifié" (puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, infirmiers ou psychomotriciens) minimal obligatoire dans les établissements d'accueil des moins de 6 ans. Nous contestons cette révision à la baisse. Le gouvernement veut amoindrir la formation des personnels pour s'occuper de la petite enfance, et c'est inacceptable.

Par ailleurs, le taux d'enfants que la crèche peut accueillir en "surnombre", c'est-à-dire au-delà de sa capacité autorisée, peut aller jusqu'à 20% pour les crèches de plus de 40 places. Alors qu'aujourd'hui il était de 10% quel que soit le nombre de places dans l'établissement. Autrement dit, sur une crèche de 66 berceaux, on passe à 72 sans reculer les murs, avec moins de personnel qualifié et sans recruter.

Dernier point, le gouvernement a l'intention de généraliser les jardins d'éveil, ces nouvelles solutions d'accueil prévues pour les 2-3 ans, sans toutefois en préciser le niveau d'encadrement. Il serait de 1 adulte pour 12 enfants alors qu'actuellement dans les crèches on compte un adulte pour 8 enfants. Cette solution n'est pas tenable.

Vous dénoncez un désengagement de l'Etat pour le secteur de la petite enfance. Il a pourtant annoncé la création de 10 000 places de crèches d'entreprise d'ici 2012...

Justement ce dispositif montre que l'Etat abandonne toutes les structures municipales et associatives respectueuses du rythme de l'enfant, de son éveil. Au lieu de ça, il met en place des structures privilégiant une vision rentable au détriment d'un accueil de qualité. Un bébé ça demande de la disponibilité, du temps, du travail d'équipe... Il faut sortir de cette logique rentable. Une entreprise ne peut pas s'occuper de la petite enfance avec une logique lucrative. La petite enfance n'est pas un service comme un autre. L'enfant n'est pas une marchandise, dont on se servirait pour faire des bénéfices. C'est pourquoi nous voulons que le secteur de la petite enfance soit protégé, comme doivent l'être la santé et l'éducation.


Lu dans le journal L'HUMANITE


Aujourd’hui, les bébés font le pavé

À l’appel du collectif Pas de bébé à la consigne, les professionnels de la petite enfance font grève aujourd’hui pour dénoncer un décret qui menace la qualité d’accueil.

Faire plus avec moins. Augmenter l’accueil sans concéder les moyens adéquats. Une délicate équation qu’entend résoudre Nadine Morano au sujet des modes de garde. Sous l’injonction présidentielle de créer 200 000 places d’accueil supplémentaires d’ici à 2012, la secrétaire d’État à la Famille planche actuellement sur un décret assouplissant les modalités d’encadrement des tout-petits. Le texte reçu très favorablement, le 2 février dernier, par le conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales, est en cours d’examen. Il devrait être publié « dans les trois mois ». Il prévoit, notamment, l’augmentation du taux d’accueil en surnombre, la création des fameux jardins d’éveil, l’extension des capacités maximales d’accueil des assistantes maternelles et la diminution du nombre de personnes qualifiées dans les structures.

« Notre volonté est de répondre aux besoins des familles », assure le ministère. « Faux », rétorque le collectif Pas de bébé à la consigne. Depuis un an, le collectif, qui réunit une quarantaine d’associations et de syndicats de professionnels de la petite enfance, exige le retrait de ce projet. Selon lui, outre que « les places d’accueil annoncées par le gouvernement ont bien peu de chances de voir le jour », « ces mesures remettent en cause la qualité de l’accueil ». Pour Christophe Harnois, de l’Unsa, « accueillir un enfant, ce n’est pas seulement changer les couches et faire un atelier pâte à modeler, c’est aussi observer ce qui se passe, déceler les enfants qui ont des problèmes ». Aujourd’hui, une journée nationale d’action est organisée pour refuser « la grande braderie des modes d’accueil ». Des préavis de grève ont été déposés par les fédérations CGT, CFDT, Unsa et FSU. Des manifestations auront lieu dans une trentaine de villes. À Paris, le cortège s’élancera à 10 h 30 du métro Glacière, direction Matignon. Une délégation espère être reçue par le premier ministre. Et le collectif de dénoncer également des mesures « ne répondant qu’à une logique d’économie » et à une « mise en concurrence au profit du secteur marchand ».

Lionel Decotignies

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