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Un excellent maire, la pépinière des pays de Provence, Eucher Ferrier et une situation anormale très préjudiciable aux élèves...

 

Aujourd’hui, la petite chronique historique sera brève et se contentera d’une brève…

Une brève qui est l’occasion pour moi de republier, pour la énième fois mais toujours avec le même plaisir, une superbe photographie de notre champ des courses à Cabannes pendant la fête de la Madeleine de 1912…

Il n’y a pas de mal à se faire du bien. A lire cette brève du 6 août 1913 du journal « La semaine mondaine » car Cabannes était décrit comme « le pays des pépinières », ou mieux encore « la pépinière des pays de Provence », c'est, comment dirais je ?... un rétro plaisir un peu mondain.

Un excellent maire et un sympathique notaire accueillaient le chroniqueur local dans la tribune d’honneur...Le soir au dîner de gala, un félibre, pépiniériste, élite de l’armée et belles lettres avait ouvert sa cave pour offrir des plus vieux crus du terroir…c’est..., comment dirais je encore ?...presque un rétro rêve de gala bien sur !

Le sympathique notaire se nommait monsieur Allard, le félibre, pépiniériste, élite de l’armée et belles lettres était bien sur Léopold Vidau amphitryon du jour et l’excellent maire était donc Eucher Ferrier…Lisons donc cette brève de 1913.

Eucher Ferrier ?...Les Cabannais, au côté de la gentry environnante, se souvenaient en 1913 sans doute que cet excellent maire, était 5 ans plus tôt dans l’opposition municipale.

Attardons nous par exemple un instant sur une anecdote importante, mais moins glamour, qui fit que cet ancien opposant par ses engagements devienne un maire qui présida aux destinées de Cabannes pendant 24 ans….

Souvenons nous quen 1904, les registres du sou des écoles laïques laissaient apparaître clairement que les membres de la société du Sou des écoles laïques étaient dans l’opposition municipale et que M. Ferrier en était un des ardents chef de file comme en témoignait cet extrait du 3 août 1904 :

« …Sur proposition du citoyen E. Ferrier. la Commission décide de prendre l’initiative de la formation d’un comité républicain, rendu nécessaire par la situation politique créée au parti républicain à la suite des élections municipales de mai dernier, décide de faire un appel aux membres de la société et ensuite à tous les membres du Bloc de Gauche. Cette initiative est prise en ce sens que la société du Sou des Ecoles laïques de Cabannes est le seul groupement républicain de Cabannes… »

On apprenait aussi cette année là que  « …Le conseil municipal ayant créé une situation anormale très préjudiciable aux élèves de la première classe de filles en supprimant les fournitures gratuites à cette classe seulement, les membres présents décident que la société fournira provisoirement le nécessaire aux élèves de cette classe…/… la nomination d’une délégation de trois membres pour aller à Marseille expliquer à Mr le Préfet, à Mr l’Inspecteur d’Académie et au Conseil Général la situation… »

Eucher Ferrier (et Léopold Vidau) devait faire partie en 1904 de cette délégation pour dénoncer, sincère républicain qu’il était, cette grave discrimination d’alors à l’école publique de Cabannes…

Quatre ans plus tard, comme quoi la mémoire communautaire reconnaissante était vive, il fut élu maire ! Oui, Eucher Ferrier, républicain déterminé et ardent défenseur de l’école publique, était un excellent maire  et le restera jusqu’en 1932!

Pour terminer cette brève chronique hippique un peu «people », mais néanmoins historique, je tiens à préciser formellement que  toute ressemblance avec des faits actuels à l’école publique de Cabannes, ne serait que pure et fortuite coïncidence ...

 

Bien cordialement

Cabannes, le 19 janvier 2023

Jacques ROUSSET

 

PS : La Semaine mondaine était un hebdomadaire fondé et édité à Avignon par Amédée Gros, s’intéressant aux questions politiques, littéraires et mondaines. Son premier numéro est daté du 16 février 1887. Forcé à interrompre son tirage en juillet 1914 à cause du début de la Première Guerre mondiale, il reprend le 2 juin 1915. Le deuxième conflit mondial mettra un terme à cette publication : son dernier numéro date du 31 août 1939. Il changera plusieurs fois de sous-titres. À partir du 30 septembre 1937, au moment du Front populaire, il devient « La semaine radicale et radicale-socialiste », affichant ainsi son soutien au parti du même nom et se revendiquant « l’organe de défense politique des classes moyennes ».

 

 

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