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Il y a quelques semaines, je vous invitais à faire une ballade en « bicyclette nucléaire » pour visiter les oratoires de Cabannes (CLIQUEZ sur : Histoire de CABANNES : les oratoires en « bicyclette nucléaire »…).

Aujourd’hui, la batterie du véhicule rechargée malgré l’inflation des coûts de l’énergie, je vous invite à poursuivre notre petit périple cycliste  historique en suivant notre guide habituel. Ce guide c’est bien sur Léopold Vidau, auteur d’une histoire de Cabannes parue il y a maintenant 110 ans, qui nous propose un court chapitre consacré aux « croix et missions », circuit que l'on peut faire également à pied.
Je sais, c’est l’épiphanie, et il n'y a sans doute aucun hasard à ce que j'écrive cette petite chronique qui aborde un thème ayant trait à l'histoire et à la religion.
Je sais aussi qu’avant d’être consacré par l’église catholique , l’épiphanie dans l'antiquité avait pour sens des célébrations païennes de la lumière, comme l'indique l'étymologie du mot, epiphanios, de epiphanês « illustre, éclatant », de épi- « sur » et phainein... « briller ».
Les « Épiphanes » sont par ailleurs , dans la culture grecque, les douze divinités de l'Olympe apparues aux hommes, avec en premier lieu, ZEUS, le dieu de la Justice céleste.   Il est à noter également que c'est ce jour qu'avait lieu dans la Rome antique la fête des douze dieux épiphanes ,autrement dit les douze Olympiens.

Bien plus tard , il faut savoir que c'est au  IVème siècle, le 6 janvier,  que cette date fut choisie par le Père de l'Église Épiphane de Salamine comme date de naissance de Jésus...Bref, si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de l’épiphanie, faites comme moi, allez sur... wikipédia.

Pour l’heure, je retiendrai volontiers qu’à partir du 6 janvier, nous pouvons constater que le solstice d’hiver s’est bien produit le 21 décembre, contrariant l’affirmation qu’à « la sainte Luce les jours font un saut de puce », mais est mieux propice aux balades en vélo nucléaire…ou pédestres

Bref, bref, bref, c’est l’épiphanie, fête réputée religieuse s’il en est, et il m’a paru opportun de parler d’histoire et de religion à Cabannes.

Léopold Vidau à ce sujet rappelait que « les habitants de Cabannes durent se convertir au christianisme en même temps que le reste de la Gaule.»

En 1913, il affirmait que « tous les habitants sont catholiques », tout en précisant « malgré quelques noms qui semblent indiquer une origine sémite »….c’était en 1913.

La religion catholique a donc profondément marquée la culture communautaire de notre village, les oratoires et les croix en sont témoignages. Faisons donc un petit tour avec notre guide !
Pour cela allons sur le cours de la république, telle qu’il était avant 1913, et observons cette ancienne photographie.
Monsieur Vidau, nous apprend que la croix qui y est érigée à cet endroit l'était  depuis 1865. Il informe  qu'elle était auparavant installée depuis 1772, en précisant « au milieu de la route à l’intersection des chemins de la Carita et de Noves ». Il regrette fortement l'absence de l'inscription d'origine, "effacée en 1897 par un ouvrier de passage qui crut s'illustrer et se signaler à la reconnaissance des Cabannais en le modernisant et, de ce fait, lui fit perdre toute valeur historique."
Je note que sur cette photographie, nous n'apercevons pas le buste de la République inauguré en 1910 (voir ci dessous)...Quoiqu'il en soit, à l'heure où peut être un jour la place sera rénovée, il me semble utile que "notre cours" conserve, d'une façon ou d'une autre,  la mémoire de sa propre histoire...Qu'en pensez vous?

Pour le moment, et cent dix ans plus tard, nous pouvons visiter cette croix, sans son imposant piédestal à 3 marches, qui a été déplacé de quelques mètres, route de Noves contre l’école Sainte Madeleine.

Poursuivons la promenade, traversons le cours et prenons à droite...
Dans son livre, Léopold Vidau cite ensuite en effet  la croix qui se trouve toujours à l’avenue Saint Michel. Cette croix fut inaugurée en avril 1825 et notre guide  donne une traduction des inscriptions gravées sur son socle écrites en latin : « L’homme n’est que terre, la renommée n’est qu’une fumée, sa fin c’est la cendre...Seigneur ne me jugez selon mes actes...O croix ma seule espérance, salut ».

 

Ensuite, et avant de citer le monument de la Vierge, édifié en 1851 (voir ci dessous), que nous avons déjà évoqué dans une autre chronique, notre guide nous conduit «  à l’intersection de la route d’Orgon et du chemin de Brasse » visiter une croix, sans inscription, édifiée vers la fin du XVIIIème siècle.

Une précision: si vous êtes à pied, en bicyclette nucléaire ou pas, ne tapez pas sur votre moteur de recherche cette intersection avec la mention chemin de  Brasse, vous risquez de vous perdre. Rendez vous directement à l’intersection du chemin des courses et de la route d’Orgon, c’est plus sur !

En effet, ce chemin de Brasse a changé de nom au profit de chemin des courses, comme en témoigne cet extrait d’une carte du canal de Cabannes datant de 1891 que m’avait permis de consulter le très regretté Michel AUTARD. On y aperçoit notamment l'implantation des maisons qui formaient le village, dont le mas rouge....Mais cela est une autre histoire.

Pour terminer notre ballade, et pour être complet, je vous propose de retourner vers la mairie, avenue de Verdun, pour visiter une croix édifiée en 1894, semble t-il offerte par les pères Rédemptoristes et située au sud de l’école Sainte Madeleine, mais que Léopold Vidau ne cite pas dans son ouvrage.

Voilà donc pour cette petite chronique épiphanique, historique, cycliste ou pédestre... une de plus.

Ces petites chroniques écrites au départ pour commémorer le centenaire de la publication de « l’histoire de Cabannes », m’invitent à remercier à nouveau tous les contributeurs qui par leurs curiosités et leur passion pour notre commune, pour son histoire, font en sorte, très modestement et sans réels moyens, de transmettre un peu de notre mémoire collective aux nouveaux arrivants et aux jeunes générations...Ces contributeurs se rappellent sans doute de ces paroles de Zola :

« Au cours des siècles, l'histoire des peuples n'est qu'une leçon de mutuelle tolérance. »…

Je me tiens à votre disposition pour écrire avec vous, si vous le souhaitez,  d’autres petites chroniques.

Cordialement

Jacques ROUSSET

Le 6 janvier 2023

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