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La Muleta

Lu dans le journal l'Humanité

 

Nicolas Sarkozy est un adepte du détournement de débat. La réunion consacrée aux

«problèmes» que poserait 
le « comportement » rencontré au sein des gens du voyage et des Roms apparaît pour ce qu’elle est : une diversion. 
La méthode n’est en pas moins dangereuse, car si la grande majorité des Français 
rejette la stigmatisation d’une partie de la population 
et une approche ethnique, c’est-à-dire raciste, 
des réponses à apporter aux questions de sécurité, 
la parole présidentielle, répétée par plusieurs membres 
du gouvernement, risque d’ouvrir les vannes de la vulgate populiste et d’aviver les tensions. Or le moins que 
l’on puisse attendre d’un gouvernement, ce n’est certainement pas qu’il favorise le trouble à l’ordre public.

Nul ne peut être dupe de l’objectif poursuivi. 
Il s’agit de contenir, autant que faire se peut, le débat qui occupe les Français : l’avenir des retraites mis en danger par le projet gouvernemental prévoyant de porter l’âge légal donnant droit à une pension complète de 
60 à 62 ans, et jusqu’à 67 ans, au lieu de 65 pour les salariés qui n’auront pas eu le nombre nécessaire d’annuités.

Sur cette contre-réforme injuste et inefficace, le pouvoir peine à tromper l’opinion publique. Tous les sondages d’opinion convergent pour dire l’attachement du monde du travail à la retraite à 60 ans. La mobilisation du 24 juin a donné la mesure de l’état de l’opinion. L’unité syndicale s’est renforcée avec le ralliement de la CFE-CGC à la journée de grèves et de manifestations du 7 septembre, à la veille de l’ouverture de la discussion parlementaire.

La présentation du projet devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, en plein mois de juillet et à huis clos, est indicative de l’état d’esprit qui règne au sein de l’équipe dirigeante. Parler le moins possible des retraites, quitte, pour y parvenir, à échauffer les esprits en agitant la muleta du sécuritaire et de l’intolérance. Et cependant, l’avenir des retraites reste la préoccupation principale des Français, la chaleur de l’été et les campagnes de diversion n’y changent rien. Le gouvernement, empêtré dans l’affaire Woerth-Bettencourt qui étale au grand jour la collusion entre les grandes fortunes et le personnel politique sarkozyen, plombé par l’impopularité durable du chef de l’État dont la parole est largement décrédibilisée aux yeux des citoyens, a des difficultés pour convaincre jusque sur les plages parmi ses propres électeurs et sympathisants.

Alors, ministres et hiérarques du parti présidentiel sont prêts à tout, au mensonge et à l’indécence. Les dernières statistiques révèlent que le chômage des salariés de plus 50 ans a augmenté de 18 % en un an, que les chômeurs de longue durée sont plus nombreux, que la précarité flambe, Christine Lagarde parle de « stabilisation » et l’UMP, en manipulant les chiffres, applaudit une « baisse du chômage ».

À gauche et dans le mouvement syndical, l’idée de pouvoir faire reculer le gouvernement supplante un certain sentiment d’impuissance face à la brutalité 
du gouvernement. La proposition de loi des députés 
du PCF et du PG, pour une réforme alternative 
à la contre-réforme de la droite, est signée par 
des dizaines de milliers de citoyens dans tout le pays, 
dans des rencontres de réunions publiques. des collectifs citoyens se constituent. Au lendemain du 7 septembre,
 le combat pour les retraites rebondira à la Fête 
de l’Humanité. Pendant ce temps, le président 
joue l’esquive en appelant une fois de plus 
à la division nationale.

L’avenir des retraites reste 
la préoccupation principale des Français.

Par Jean-Paul Piérot

 

 

 

P'tit rappel

Communiqué CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA

Ces dernières semaines, les salariés du public et du privé, les demandeurs d’emploi, les jeunes et les retraités se sont mobilisés de plus en plus massivement sur les retraites, notamment le 24 juin 2010. Ils ont réaffirmé leur opposition au projet de réforme injuste et inacceptable du gouvernement, notamment au report brutal des âges légaux à 62 et 67 ans qui pénalise particulièrement les salariés ayant commencé à travailler jeunes et ceux ayant eu des carrières chaotiques et incomplètes. Cette réforme n’apporte, par ailleurs, pas de réponse sur le plan de la pénibilité. Elle aggrave les inégalités entre les hommes et les femmes.


Les organisations syndicales dénoncent la campagne médiatique précipitée du gouvernement qui travestit la réalité du projet.


Cette réforme, une des plus dures d’Europe, arrive dans une situation économique dégradée où le chômage est en hausse continue et touche plus fortement les jeunes et les seniors. Les politiques de rigueur se généralisent dans toute l’Europe en aggravant les inégalités et hypothèquent fortement toute reprise.


Des initiatives intersyndicales viseront à interpeller le gouvernement et ses représentants, aux niveaux national et local, le 13 juillet, jour du Conseil des ministres qui adoptera le projet de loi. Durant l’été, les organisations syndicales interpelleront les parlementaires.


Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA vont poursuivre leur action tout au long du processus législatif de la réforme des retraites.


Elles décident d’une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations le 7 septembre 2010, au moment où s’ouvrira le débat parlementaire. Elles appellent tous les salariés du privé et du public, les demandeurs d’emploi, les jeunes et les retraités à construire ce jour une mobilisation d’ampleur.

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