Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Demain…c’est la rentrée ! A cette occasion, je ne puis m’empêcher de publier quelques états d’âme…Maussade, morose….il en va du « moral des ménages » un peu comme avec la météo de l’été. Je n’échappe pas à la règle et comme pour la majorité d’entre nous j’ai quelques bonnes raisons que n’a pas pu faire oublier le beau soleil de la fin Août.
Le lamentable « feuilleton » DSK ne m’a pas du tout rassuré et encore moins amusé. …Et puis vint la dette ! Ah, alors là, on peut dire que le gouvernement a mis le paquet ! N’hésitant pas à utiliser les armes lourdes des mensonges et des contre vérités, c’est au bazooka que le gouvernement et l’UMP ont entrepris une vaste campagne de culpabilisation pour en appeler à l'union nationale autour de la dette. C’est une grossière manipulation qui consiste à prendre appui sur une opinion publique légitiment inquiète, pour interdire, confisquer, l'indispensable confrontation politique sur les moyens, les solutions d'une sortie de crise.
Le peuple (les peuples) serait en fait coupable et devrait payer leur crise…La provocation est allée jusqu’à un appel de quelques milliardaires qui font mine de réclamer qu’ils sont prêts à payer un tout petit peu ! Pour ce qui me concerne, je viens de recevoir, comme vous sans doute, mon avis d’imposition et me dit que si on leur prenait proportionnellement la même chose, la question de la dette ne se poserai pas ainsi ; l’entrée dans un parc d’attraction, les boissons sucrées ou pire les mutuelles pour pouvoir tout simplement se soigner ne seraient pas taxées à ce point.
Ainsi, si les plus grandes fortunes, dans un pitoyable exercice de « charity-business », ont pris l'initiative laissant croire qu'elles voulaient apporter leur contribution financière face à la crise, c'est qu'elles sentent bien que la marmite de l'indignation peut leur sauter au visage. Les pièces jaunes ne doivent pas nous intéresser…Visons le coffre fort !.
Bref, j’ai des états d’âme….L’été est presque finis et je me souviens, ayant pu prendre quelques jours de repos du côté de La Palisse, des cotations des toutes nouvelles « agences de notation »…Tremblez ! Allons nous garder notre triple A ? Regardez, même les states l’ont perdu ! Mais de qui se moque t-on ? Ce qui est certain c’est que les gouvernements, les dirigeants sont confrontés à des problèmes inédits dont ils n'ont pas la solution car ils excluent de desserrer l'étau des exigences des plus gros détenteurs de capitaux, de ceux qui sont les grands opérateurs sur les marchés financiers, de ceux pour qui justement travaillent les nouvellement célèbres agences de notation.
Ce que ces gouvernement savent faire, c'est utiliser la crise pour accélérer le processus de démolition sociale, attaquer l'école (je vais y venir), l'assurance maladie, la solidarité envers les plus fragiles, les statuts, les collectivités territoriales... j'en passe et des pires. Ces politiques, en Europe comme aux États-Unis, sacrifient les peuples, les ressources naturelles et la planète…Et cette fois, c’est sans état d’âme que je met à Sarkozy, Fillon et consort un triple zéro !
Demain, c’est la rentrée et après demain nous entendrons encore parler de la « règle d’or »…Alors là chapeau ! Chapeau à Nicolas Sarkosy qui réussi le tour de force d’ entraîner une partie de la gauche dans une course à la rigueur. Il ne relâchera pas la pression. Le poison distillé a déjà fait son effet. Alors que le programme du Parti socialiste se fixait l'horizon de 2014 pour atteindre les 3% de déficit, les candidats à la primaire proposent aujourd'hui 2013. François Hollande allant jusqu'à promettre un équilibre des comptes publics pour 2017 ! Cela serait une véritable capitulation devant le mur de l'argent, la promesse d'une austérité à perpétuité.
Rappelons tout de même que cette règle d'or existe déjà avec les traités de Maastricht et de Lisbonne. Dans la logique du Pacte pour l'Euro-plus, c'est une « arme de destruction massive » contre les missions de l'État et les biens communs publics….Etant de gauche, cela ne fait qu’en rajouter à mes quelques états d’âme en cette rentrée.
La rentrée justement, parlons en ! Et elle est avant tout scolaire.
Mes états d’âme du moment me conduisent quelque peu à réagir à l’opération d’enfumage du ministre (le nom m’échappe) qui veut réintroduire les leçons de morale. Ma réaction à chaud a été de dire « et bien pourquoi pas »…mais une professeur des écoles m’a rappelé très vite à quelques réalités.
La première, c’est que le travail au quotidien des enseignants est depuis des années d’intégrer à chaque instant les questions de citoyenneté et d’instruction civique.
Alors pourquoi pas s’il s’agit d’une morale républicaine s’appuyant sur des valeurs de respect et de tolérance, tout va dépendre de la façon dont on l’enseigne. Par contre, S’il s’agit de faire apprendre par cœur aux élèves des maximes inscrites au tableau noir le matin comme semblent l’indiquer les déclarations du ministre, cela n’a pas beaucoup de sens ni d’efficacité et rappelle quand même l’école de la 3ième République. Cet enseignement à la morale c’est faire de l’éducation civique au rabais.
Ceci étant, je me souviens de mes leçons de morale mais à l’époque la valeur d’exemple Républicain voulait encore dire quelque chose…Aujourd’hui je doute ! Par exemple que penser de la politesse quand on voit un président dire « Casse toi pauvre con »…que penser de sa sincérité quand il dit « je serai le président du pouvoir d’achat »….que penser de son humilité quand il affiche son goût pour ce qui brille, les hommes d’affaires possesseurs de yacht, les repas au Fouquet’s, le bronzage et les Ray-Bans…politesse, sincérité, humilité…Il y a fort à parier que la première leçon que le gouvernement UMP souhaite inscrire au tableau noir est : « Fais ce que je te dis et pas ce que je fais ».
Ce qui est sûr en tout cas, c’est que cette véritable campagne de communication survient à quelques jours d’une rentrée qui s’annonce difficile avec des suppressions de postes en grand nombre et une politique qui fait obstacle aux ambitions de réussite pour tous que doit porter le système éducatif.
De la maternelle au lycée, les suppressions de postes continuent : des classes, des options sont fermées. Celles qui restent sont surchargées. Les enseignants sont de moins en moins formés et tous les personnels sont précarisés. Comment s’étonner, dans ces conditions, que l’école française soit toujours plus inégalitaire ?
C’est la crise, nous dit-on, il n’y a plus d’argent ! Pourtant, le gouvernement en a trouvé pour éponger la dette des banques… Mieux vaudrait dépenser l’argent de l’État pour favoriser la création d’emplois de qualité. Et pour cela, la formation est essentielle.
La réalité à Cabannes n’est pas si éloignée de ces problématiques. L’école publique s’est vu supprimer un poste de secrétaire…Conséquences : un emploi de moins et une surcharge administrative pour les enseignants….En cette rentrée personne n’ignore que des menaces sont bien réelles sur le nombre de classes…Et tout cela se passe sur fond d’accueil du matin et d’étude du soir payants que la majorité municipale UMP veut imposer ou bien sur la réduction drastique des aides que les communes du canton apportaient aux collèges de Saint Andiol et d’Orgon pour les sorties scolaires…
OUI, en cette rentrée les problèmes s’accumulent justifiant la morosité à l’image de ce dimanche pluvieux. Et pourtant demain c’est la rentrée et mes états d’âme laisseront la place à la conviction et la détermination que j’ai qu’on ne peut pas être spectateur de cette situation car l’enjeu de l’alternative politique est énorme.
Des millions de personnes savent aujourd'hui ce dont elles ne veulent plus. Mais, à peine évoqué un début de solution, la question qui est posée, et qui aujourd'hui alimente un doute toujours aussi persistant, est le fait de savoir si cela est possible, réaliste dans les conditions actuelles, ou pas.
A regarder ou écouter les grands médias en ces temps de primaires au PS, je puis comprendre quelque fois ce qui se dit dans les quartiers, dans la commune, dans le monde du travail, chez les jeunes, c'est que rien de bon n'est à attendre. C'est que la vie continuera avec la dureté du quotidien et la peur de l'avenir.
Aujourd'hui, les demi-mesures sociales-libérales apparaissent un peu comme la voiture balai des politiques de casse sociale. « Ils vous font très mal. Avec nous, vous aurez droit, on s'y engage, à un accompagnement pour mieux supporter la douleur », voilà la prescription de certains docteurs à gauche. Quant à droite, c'est « Massacre à la tronçonneuse », en face, il y aurait autre chose à proposer qu'un remake de « l'Arnaque ».
Demain c’est la rentrée et elle doit être politique ! A mon avis il y a urgence de relancer le débat à Gauche avec toutes ses diversités, sur des bases nouvelles que propose à mon sens l’idée de constituer un front de Gauche.
Dans l’attente, emploi, salaire, protection sociale, service public….aucune de ces questions ne doit être tabou…et puisque demain c’est la rentrée scolaire, commençons donc à nous mobiliser dans la perspective de la journée d’action pour l’Education Nationale du 27 septembre.
Bien cordialement
Jacques ROUSSET