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creche-4.jpgLes professionnels de la petite enfance étaient appelés une nouvelle fois à manifester et à se mettre en grève, aujourd'hui jeudi 8 avril, à l'appel ducollectif "Pas de bébés à la consigne!", opposé à un assouplissement des règles d'accueil.

A Cabannes, les personnels de la crèche étaient eux aussi dans l'action.

Les parents, bien souvent solidaires,  ont découvert ce matin des affiches posées sur les grilles. 

 Je vous invite à  soutenir ce mouvement (voir sur ce blog les précédents articles sur le sujet)  et à témoigner de votre solidarité avec les personnels de la crèche.

 

Bien cordialement

Jacques ROUSSET

Conseiller municipal

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Article paru dans le journal LE MONDE

 

Invité d'un chat, mercredi 7 avril, Christophe Harnois, l'un des porte-parole du collectif, explique pourquoi il est opposé au décret du gouvernement qui doit permettre d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil des crèches et de réduire le nombre de personnels diplômés (auxiliaire de puériculture, éducateur de jeunes enfants...) au profit de personnels moins qualifiés, comme les titulaires de CAP petite enfance.

Kate : Le ministère dit que le nombre d'enfants en surnombre que pourront accueillir les crèches va passer de 10 % à 20 %, mais uniquement de façon ponctuelle. Qu'est-ce que cela veut dire ?

Christophe Harnois : Aujourd'hui, l'accueil avec surnombre de 10 % est une réalité. Cela veut dire qu'une crèche qui a normalement un accueil pour 60 berceaux, en réalité, accueille 66 enfants, tous les jours.

Si demain on a un accueil en surnombre porté à 20 %, dans les établissements de plus de 40 berceaux, cela veut dire concrètement que certains jours, et à certains moments de la journée, notamment en début et en fin de journée, on n'aura plus un professionnel pour huit enfants qui marchent, ou un professionnel pour cinq bébés, mais un ratio largement inférieur.

Le ponctuel risque de se transformer en quelque chose de permanent, parce que derrière cet accueil en surnombre, il y a une vision exclusivement comptable, rentable, et qui ne prend pas en compte les exigences de l'accueil d'un jeune enfant en crèche.

C'est-à-dire avoir du temps pour accueillir l'enfant et sa famille, accueillir l'enfant le matin, répondre aux questions de ses parents, lui proposer ensuite de petits groupes pour les ateliers, pour le repas pouvoir être attentif à chacun. Et en équipes pluridisciplinaires, avoir la possibilité de discuter sur chacun des enfants accueillis : ceux qui vont bien et ceux qui ne vont pas bien.

L'accueil en surnombre remet en cause tout cela. On est loin ici de la théorie du décret, mais on est en plein dans le quotidien de ce que vivent les professionnels, d'où leur colère et leur refus de ce décret sur l'accueil en surnombre.

Fred : A partir de quel taux d'encadrement considérez-vous qu'il puisse y avoir un "problème" ? Et quelle serait la nature des "problèmes" ?

Le nouveau décret prévoit un adulte pour huit enfants qui marchent, et un adulte pour cinq bébés. Ce taux d'encadrement sera modifié du fait de l'accueil en surnombre.

Notre souhait est d'aller un peu plus loin, d'avoir une vraie réflexion, ouverte, à partir de ce qui se fait dans d'autres pays européens, notamment la Suède, pour voir dans quelles conditions on pourrait encore améliorer ce taux d'encadrement.

Un adulte aujourd'hui pour cinq bébés, c'est très difficile. Cela veut dire prendre soin de lui, le changer, le nourrir, l'endormir, le rassurer, et quand on doit le faire pour cinq bébés, en règle normale, mais qui est souvent dépassée, jusqu'à 6, 7 ou 8 bébés, on ne peut pas bien s'occuper de l'enfant.

Donc le collectif estime aussi qu'il doit y avoir une réflexion sur l'amélioration de ce taux d'encadrement.
 

Sylvain :  Qu'en est-il des jardins d'éveils mis en place par le gouvernement et qui feront sauter à coup sûr la petite et moyenne section de maternelle ?

Les jardins d'éveil sont une expérimentation lancée par le gouvernement avec un financement de la CNAF [Caisse nationale des allocations familiales]. 8 000 places étaient prévues. A ce jour, à peu près 200 places ont été créées. C'est dire le succès... L'objectif étant d'accueillir des 2-3 ans spécifiquement.

Ce que nous disons au collectif, c'est que l'accueil des 2-3 ans se fait déjà en école maternelle, en crèche collective, et même parfois en jardin maternel. J'y travaille, donc je connais cette structure.

Ce jardin d'éveil est une mauvaise réponse à l'accueil de cette tranche d'âge. Le collectif dit : au lieu de créer ces jardins d'éveil, structures payantes au regard de la gratuité de l'école publique, maternelle, nous souhaitons que les moyens en personnels permettant de petits groupes d'enfants soient possibles à l'école maternelle, et également en crèche collective.

Et que s'il doit y avoir ce type de structure de 2-3 ans, c'est sur des critères bien précis de qualité qui sont les suivants : un adulte pour huit enfants de 2 à 3 ans (qui pour nombre d'entre eux ne sont pas encore propres), une direction identifiée, un éducateur de jeunes enfants à plein temps, des professionnels qualifiés, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, des locaux spacieux où l'on puisse organiser et faire le décloisonnement des petits groupes d'enfants.

Voilà les exigences d'un bon accueil des 2-3 ans dans ce type de structure. Et le gouvernement propose véritablement le contraire avec les jardins d'éveil, puisqu'il prévoit un adulte pour huit à douze enfants, sans direction identifiée, et dans des locaux mal déterminés. Aux collectivités territoriales de se débrouiller !

Voilà ce que nous dénonçons.

Et franchement, si le gouvernement se targue d'avoir une ambition pour la petite enfance avec la création de 8 000 places en jardins d'éveil, je pense que les parents peuvent largement sourire et être étonnés d'une si petite ambition.

Je crois que derrière tout cela se cache le manque d'ambition total du gouvernement en matière de politique petite enfance. Un exemple très parlant : le gouvernement dit vouloir créer 100 000 places d'accueil, or le contrat d'objectif et de gestion 2009-2012 de la CNAF n'a prévu l'argent que pour la création de 30 000 places, provisionnant 330 millions d'euros à cet effet.

 

 

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