Quelques réactions
politiques et syndicales "piochées" sur Internet :
Réactions politiques
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF : "Les français se sont mobilisés en masse le 29 janvier dernier pour leurs salaires, leurs emplois et les services publics. Le Président se devait d’être au rendez-vous de ces attentes. A n’en pas douter, c’est une très forte déception domine ce soir toutes celles et ceux qui ont écouté le Président de la République, et qui fera grandir la mobilisation sociale dans les jours à venir. La seule mesure concrète annoncée face à la crise est la suppression de la taxe professionnelle, c’est à dire un nouveau cadeau aux entreprises. On croit rêver ! Toutes les forces de gauches, tous les syndicats et l’immense majorité des français estiment que ce n’est pas au monde du travail, à la population, de payer la crise. Ce n’est visiblement pas l’opinion du Président de la République qui promet tous les sacrifices à l’immense majorité des français. Nicolas Sarkozy a troqué ses habits d’hyperprésident contre ceux de simple commentateur. Dans une émission intitulée « face à la crise », le seul qualificatif de la prestation présidentielle qui vient à l’esprit, c’est minable. Le Président a déclaré qu’il avait le sens du ridicule... Tant mieux, il l’a été ce soir."
Benoît Hamon (PS) a commenté : "On voit bien que ce président de la République se caractérise par une forme d’entêtement, d’obstination à penser qu’il a toujours raison seul contre tout le monde, mais surtout par une grande incohérence". Il a fait valoir "à quel point il se contredit, à quel point il est hésitant devant cette crise et à quel point, il est finalement incohérent". "L’emploi est la priorité", mais il n’y a pas "pas de remise en cause du plan de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux", a-t-il argumenté, citant l’hôpital ou l’Education.
"Il n’est plus possible de poursuivre avec un président de la République qui ignore à ce point la difficulté, la brutalité et la dureté de la vie quotidienne des Français", selon M. Hamon.
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) de l’Assemblée nationale a déclaré dans un communiqué qu’"il a fallu que des centaines de milliers de Français descendent dans la rue pour que Nicolas Sarkozy découvre que son plan de relance était injuste et insuffisant". "Concrètement, les engagements en faveur des salariés et les contreparties demandées aux entreprises demeurent floues et sont renvoyées aux négocations avec les partenaires sociaux. La seule annonce concrète, la suppression de la taxe professionnelle en 2010, risque au contraire de provoquer une crise des finances locales. Pour le moment, face à la crise ce n’est qu’une émission de télévision de plus.
Marielle de Sarnez, vice-présidente du Modem, a estimé : "Je ne suis pas sûre que Nicolas Sarkozy ait convaincus (les Français) ce soir. "J’ai eu le sentement qu’il y avait un décalage important entre ce que les Français exprimaient ce soir très profondément et puis un discours assez politique, assez rôdé, avec des mots qu’on a déjà entendus".
Xavier Bertrand, a estimé après l’intervention radio-télévisée de Nicolas Sarkozy qu’il y avait eu "des réponses et des propositions précises" face à la crise. Aux "questions directes, précises" des Français, le président de la République a apporté des "réponses directes, précises" et "des propositions fortes", a déclaré Xavier Bertrand. "Il fallait aussi des solutions nouvelles qui ne sont pas imposées. Elles sont mises en débat mais elle vont trouver leur place dans le rendez-vous du 18 février avec les partenaires sociaux", a-t-il ajouté.
Réactions syndicales
Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : "Le 18, c’est le numéro des pompiers... Le 18 février on ne jouera pas le rôle de pompiers, en tout cas, pas la CGT". Notant "une évolution après une phase où le président de la République décidait de tout de manière unilatérale", il a estimé en revanche que "s’agissant des décisions concrètes, le Medef mène huit milliards à zéro". "Huit milliards, c’est la suppression de la taxe professionnelle (annoncée pour 2010, ndlr). Par contre s’agissant des revendications des salariés, on renvoie à des discussions ultérieures". La CGT sait "d’expérience que les discussions avec le gouvernement et le patronat ne sont pas systématiquement synonymes de succès". "Il est clair qu’il faut poursuivre la mobilisation, sinon on reste dans ce flou". "Tout ce qui peut être fait, avant le 18, dans les entreprises ou les branches professionnelles pour réinsister sur le fait que les salariés exigent des mesures concrètes d’application immédiate, sur la base de la plate-forme des huit syndicats, sera autant de points d’appui lorsque nous nous retrouvons à la table des négociations". Concernant l’infléchissement de la politique de Sarkozy : "On ne peut pas à la fois dire, "nous sommes devant une crise sans précédent", et dire dans le même mouvement "les réformes que j’ai décidées il y a un an ou six mois, je continue de les faire"". Il a aussi reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir agréer le projet de convention d’assurance chômage "approuvé par un seul syndicat sur cinq" car ce faisant, "il prend parti et nous empêche d’obtenir d’autres améliorations", notamment pour les jeunes. (Déclaration, vendredi 6 février)
La CFDT a estimé dans un communique que "Le président de la République a fait peu de propositions concrètes. C’est une réelle déception au regard des enjeux qui ont été posés par le mouvement du 29 janvier." La CFDT reconnaît cependant que le chef de l’Etat "a proposé que s’engagent des discussions sur de nombreux sujets qui sont au coeur des préoccupations des salariés et que la CFDT avait avancés".
Jean-Claude Mailly (FO) , a estimé qu’il n’y avait "pas d’annonce concrète et immédiate" dans les déclarations de Nicolas Sarkozy, laissant entendre que les syndicats devraient "maintenir la pression" pour obtenir satisfaction. Tout est renvoyé à des discussions. Discuter de la répartition des richesses avec le Medef en ce moment, ça peut durer des mois sans que ça aboutisse. Le meilleur moyen de répartir les richesses dans l’entreprise, le plus rapide, c’est d’augmenter les salaires", a déclaré Jean-Claude Mailly sur France 2. Interrogé sur ce qu’allaient maintenant faire les syndicats qui se réunissent lundi, le dirigeant de FO a répondu : "Ou on décide d’attendre le 18 (date du rendez-vous des partenaires sociaux avec le chef de l’Etat) mais ça risque d’être un peu court" compte-tenu des attentes des salariés. Si on n’obtient pas satisfaction, on mobilisera", a ajouté Jean-Claude Mailly.
Bernard van Craeynest (CFE-CGC) : "Il (Nicolas Sarkozy) a ouvert beaucoup de pistes, mais il me semble surtout qu’il cherche à gagner du temps". "La technique qui consiste à faire porter le chapeau ou à nous associer très gentiment pour vouloir sans doute nous faire porter une partie de la responsabilité du fardeau ne nous a pas échappé". "Il y a des choses intéressantes" mais sans "aucun axe stratégique clair" et surtout "combien de temps va-t-il falloir encore patienter pour que des éléments concrets permettent que les Français puissent mieux respirer ?" (AFP)
Gérard Aschieri (FSU) : "Il aurait pu prendre ses responsabilités (...), il les a esquivées ou a dit non, avec des arguments souvent caricaturaux : dire que l’emploi public est essentiellement une dépense qui va créer du chômage, qui va détruire de l’emploi privé, c’est une caricature". "Ce n’est à la la hauteur ni de la crise, ni des attentes exprimées par les manifestations. Il y a des sujets sur lesquels il pouvait agir de façon immédiate", comme le smic ou "la suspension des suppressions d’emploi public". (AFP).
CFTC : "Nicolas Sarkozy dit vouloir répondre aux attentes exprimées. Mais, il faudra des actes concrets (...) Or, pour l’instant, la CFTC constate que le Président de la République a surtout renvoyé ces questions devant les partenaires sociaux. Il ne s’agirait pas de botter en touche". "Certaines propositions CFTC" comme notamment le soutien à l’emploi ou la partage du profit "ont été semble-t-il entendues", mais le 18 février "c’est au gouvernement d’aller au bout de ses responsabilités et de proposer des solutions concrètes.