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Jean-Luc Mélenchon : "Le pays souffre tellement qu'il faut se regrouper à gauche"

Deux mois après avoir quitté le PS, Jean-Luc Mélenchon lance ce week-end le Parti de Gauche. Il sera notamment à Marseille le 10 février, pour un meeting commun avec le PCF, voire le NPA, en vue des élections européennes.

- Quel aura été le fait plus marquant cette semaine : les manifestations de jeudi ou le lancement du Parti de Gauche ?
Jean-Luc Mélenchon :
Les deux. Le réveil social s'est fait dans des conditions unitaires. Il existe une vraie plate-forme sur laquelle se sont entendus les syndicats et de nombreux mouvements politiques de gauche, à travers l'Appel des appels notamment. Dans ce tableau de mobilisation arrivent les congrès de lancement du Parti de Gauche et du NPA. Il reste à savoir si le ressentiment social s'exprimera politiquement. Le Parti de Gauche est en phase avec ce qui se passe dans la rue. On verra le rôle qu'il pourra jouer.

- Un regroupement de ces forces est-il nécessaire en vue des élections européennes ?
J.-L. M. :
Il est nécessaire pour la gauche. Un sondage commandé à un institut (l'Ifop) montre que la gauche réunie, hors Parti socialiste, serait créditée de 14,5% des intentions de vote aux européennes. Le pays souffre tellement qu'il faut être capable de se regrouper à gauche. Au NPA, Olivier Besancenot n'a pas encore tranché, bien que nous lui ayons donné les garanties qu'il a demandées pour un rassemblement. Ce n'est pourtant pas difficile. Je suis même prêt à le laisser se mettre en avant du mouvement.

- Quitte à voir le Parti de Gauche se dissoudre dans un front uni ?
J.-L. M. : Nous sommes différents et il n'est pas question de fusionner. On ne fera croire à personne que je ne suis pas un républicain, que je suis un partisan de Che Guevara. Mais il est important d'être unis aux européennes afin que la vraie gauche, celle du changement, dépasse le Parti socialiste. Cette question sera l'un des axes du lancement du Parti de Gauche.

- Elle expliquera également votre présence, le 10 février à Marseille, au meeting organisé par le Parti communiste...
J.-L. M. : Avec le PCF, nous sommes en paysage familier. On a passé notre vie avec eux, la distance idéologique est moins grande qu'avec l'extrême gauche. Ce meeting commun est logique dans l'objectif des européennes. Pour la suite, nous verrons. Nous atteindrons les 4000 adhérents fin janvier. Il ne s'agit pas de rouler les mécaniques.

Recueilli par François Tonneau

La Gauche ne veut pas en rester là!
Article paru dans LA MARSEILLAISE

Les partis de gauche ont manifesté à Marseille en affichant leur « solidarité » aux luttes sociales. Aux côtés de nombreux militants, les élus ont défilé. Parmi eux, les présidents des conseils général et régional, Jean-Noël Guérini (PS) et Michel Vauzelle (PS), le président de la Communauté urbaine Eugène Caselli (PS).

La sénatrice Isabelle Pasquet (PCF), les maires communistes de Septèmes André Molino, de Port saint Louis, Jean-Marc Charrier, de Port-de-Bouc Patricia Fernandez, faisaient aussi partie du cortège. «Nicolas Sarkozy va être obligé de tenir compte de cette mobilisation », souligne Roger Meï (PCF), maire de Gardanne.
    Avec la volonté d’être le relais de la colère, la gauche ambitionne surtout de proposer une alternative. PS, PCF, Parti de Gauche, NPA, LO, Verts, Alternatifs : si l’arc de gauche était représenté, la question de la convergence, de l’unité, demeure centrale.
   
Les militants communistes ont distribué la déclaration unitaire signée par une dizaine d’organisations, dont le PCF, le NPA et le Parti de Gauche. Un texte qui est un événement. « La gauche est devant des responsabilités importantes. Elle doit être à la hauteur », déclare Pierre Dharréville, responsable du PCF 13. Si « l’urgence est de pousser le gouvernement à se mettre autour de la table », il s’agit aussi « de faire des propositions, de déboucher sur un projet. Les élections européennes peuvent être une étape ». Sophie Celton (PCF), précise que « le front de gauche a vocation à être utile aux luttes sociales ».
   
Pour Gérard Perrier, du Parti de gauche, qui s’associe au PCF pour les Européennes, « la gauche ne peut gagner que dans l’unité. Il faut donc faire grandir le front de gauche ».
    Camille Roux-Moumane, du NPA 13, estime que cette journée démontre « une volonté de résistance. Il faut donner une suite à ce mouvement car on peut réellement faire plier Sarkozy ». Pour la jeune femme, « il est nécessaire pour le mouvement social de faire l’unité politique contre la droite. Le front de gauche doit continuer ». Mais le NPA, qui tient son congrès fondateur la semaine prochaine, n’a pas arrêté sa position pour les Européennes.
   
Le Parti socialiste renoue avec le mouvement social. « Cela devenait nécessaire que le PS soit dans la rue», souligne Yannick Ohanessian, membre de la direction fédérale. « Les gens veulent l’émergence d’un projet alternatif et je suis content que le PS offre des réponses », note Frédéric Vigouroux, maire de Miramas. Inquiet de se voir doubler à gauche, le PS « revient aux fondamentaux ».
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