

En présentant mercredi dernier ses vœux aux parlementaires de l’UMP Nicolas Sarkozy a promis que 2009 sera « l’année de la réforme des collectivités territoriales ». « Toutes les pistes seront explorées », a-t-il assuré. Y compris celle de la fusion des départements et des régions ? C’est « pour bientôt », promettait quelques jours plus tôt le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre. Emois. « La page est encore blanche, il faut qu’on l’écrive ensemble », a tempéré le président.
Elle est déjà pas mal barbouillée, doit-on reconnaître. La Tribune, Libération ou Le Figaro consacrent une part de leur une (La Tribune, Le Figaro) et d’une demie (Libération, Le Figaro) à deux pages de leur édition à la réforme des collectivités territoriales.
« Région, département : Balladur veut un débat sans tabou ». « Territoires : Balladur refuse le statu quo » (Le Figaro). « Le big-gang annoncé de la réforme des collectivités territoriales » (La Tribune). « Balladur a la dent dure contre le cumul » (Libération).
Le comité Balladur vient de publier une synthèse de l’état actuel de ses travaux. Libération insiste, comme son titre l’annonce, sur la limitation du cumul des mandats nationaux ou locaux. Le Figaro comme La Tribune optent pour une vue plus large des travaux du comité, La Tribune en reprenant plusieurs des points clé de la réforme (réduction du nombre de communes, fusion région-département, mode de scrutin, statut particulier de l’ Ile-de-France, fiscalité), Le Figaro en citant fréquemment la synthèse du comité Balladur. En titre et en chapeau introductif, le quotidien insiste sur « le renforcement des structures intercommunales et des Régions » et la réduction du nombre de régions de 25 à 12, à laquelle réfléchit Edouard Balladur.
La richesse régionale est très inégalement répartie
L’Observatoire des territoires, émanation de la Délégation interministérielle à l’aménagement et la compétitivité des territoires (ex-Datar), doit publier le 23 janvier (édition de La Documentation française) son rapport, dont la synthèse est actuellement disponible sur le site des Echos.
Il en ressort notamment ceci, résument Les Echos : la production de richesse ainsi que la population augmentent dans les régions de l’ouest et du sud de la France. Relevant que la concentration de richesse s’accentue, puisque les dix premières régions accaparent les trois quarts de la production nationale et la quasi totalité des dépenses de recherche et développement, l’Observatoire, examine également les processus de paupérisation. « Une forte concentration de jeunes chômeurs, de grandes inégalités de revenus, une population vieillissante peuvent conduire un territoire à la paupérisation sans que le phénomène ne soit visible à l’échelle de la région », résument Les Echos.
Vers une augmentation des impôts locaux ?
« Les collectivités locales pourraient devoir augmenter leurs impôts », titre Le Figaro. Comme Les Echos la semaine dernière (notre revue de presse du 9 janvier), le quotidien attire l’attention sur la baisse du produit des droits de mutation, qui va surtout affecter les finances départementales. Les dotations de l’Etat ne la compenseront pas. « Il faut s’attendre à des hausses d’impôts et des restrictions sur les dépenses de fonctionnement. Les comportements seront très divers », pronostique le directeur des études de Dexia, Dominique Hoorens.
Paris (+ 9 %) et Le Havre (+ 6,5 %) ont déjà annoncé des augmentations. Le conseil général des Côtes-d’Armor envisage une augmentation de 5 à 7 %. Quant aux régions, un responsable de l’Association des régions de France assure qu’elle « vont continuer d’investir. Mais elles se concentreront sur leurs prérogatives : l’apprentissage, la formation professionnelle, les lycées, le transport ferroviaire, le développement économique. Cela se fera au détriment des autres dépenses en faveur de la culture, du sport, des associations ».